lundi 20 juillet 2009

Le gouvernement espagnol fait beaucoup de choses et le fait savoir

Je suis arrivée à Barcelone ! Aujourd’hui, je me suis baladée dans mon quartier le long de l’avenue Gaudi, entre le majestueux hôpital de Sant Pau (ci-dessous à gauche, derrière le panneau) et la stupéfiante Sagrada Familia (ci-dessous à droite, derrière le panneau).









Ce ne sont que deux exemples parmi de nombreux autres de combien le gouvernement espagnol met en valeur ses actions, puisqu’en à peine une heure de marche j’ai croisé deux autres de ces panneaux. Apparemment, les travaux à l’hôpital de Sant Pau sont financés par le PlanE du gouvernement espagnol, le très médiatisé plan de relance pour l’économie et l’emploi, tandis que ceux à la Sagrada Familia sont financés par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds de cohésion. Les panneaux semblent avoir été mis en place par la municipalité de Barcelone.

vendredi 17 juillet 2009

Eurosocialiste devient Eurosocialista

Trève estivale, Eurosocialiste part se reposer à Barcelone jusqu’à fin août. Je compte bien bloguer depuis là-bas mais sans doute de manière moins régulière. Qui sait ce que le soleil catalan me donnera comme nouvelles perspectives sur la politique européenne !

J’ai commencé à bloguer il y a à peine deux mois et déjà plus de 500 visiteurs sont passés par l’un ou l’autre de mes sites, presque autant me suivent sur Twitter et 40 personnes sont même allées jusqu'à s'abonner à mon flux RSS. Merci à tous ceux qui m’ont lue jusque-là. Merci surtout à ceux qui ont commenté sur les articles car ce blog se veut avant tout un espace de débat. Hasta muy pronto !

Crédits photo: MorBCN sur Flickr

samedi 11 juillet 2009

Génération de déclassés

Mon âme de sociologue vous invite à écouter l'entretien sur France Info de Camille Peugny, sociologue spécialisé dans la question du déclassement. Car oui, ce n'est pas seulement une angoisse, une impression, une intuition, les jeunes d'aujourd'hui, même si plus diplômés, vivent moins bien que leurs parents. J'achète son livre! Merci au blog Intox2007, dont je recommande chaleureusement la lecture assidue, d'avoir partagé cette vidéo.

vendredi 10 juillet 2009

La culture politique de la Génération Y ou Génération 2.0 : Ouverture, Ethique et Humilité

Il y a une semaine j’ai publié un article sur la Génération 2.0 où je parlais de l’impact de la révolution digitale sur nos sociétés. Hier sur Twitter, j’ai découvert le terme de Génération Y grâce à @boriswandoren. L’expression Génération Y est utilisée pour qualifier la génération qui est née à partir de la fin des années 1970, qui est la première à avoir massivement intégré l’utilisation des technologies digitales dans son quotidien. Boris Wandoren, Jon Worth et moi sommes alors entrés dans une conversation animée sur la nécessité d’une meilleure représentation en politique des valeurs de la Génération Y, ce qui a amené Jon Worth à publier un article où il réfute l’argument générationnel, argumentant que le problème principal de la politique contemporaine a plus à voir avec la difficulté structurelle des partis politiques à intégrer “les preneurs de risque, les leaders, les personnes dynamiques, les personnes qui sont portées par une idéologie”. Cet article a été repris par Julien Frisch, qui est partiellement d’accord avec Jon, tout en argumentant qu’il y a quand même un aspect générationnel à ce problème.

Je continue à penser qu’il s’agit d’un problème de génération. Mais ne me méprenez pas: il ne s’agit pas seulement de remplacer les aînés par des plus jeunes. Ce serait trop facile. Pour paraphraser Jon, “c’est plus important que ça”. La question générationnelle n’est pas seulement une question d’âge. Elle a bien plus de sens lorsqu’elle est appréhendée dans sa dimension culturelle. Beaucoup de jeunes gens ont le même état d’esprit que leur parents tandis que certains “moins” jeunes savent intégrer pleinement les apports culturels des générations plus récentes. Prenez l’exemple de Mai 68. Tous les jeunes de cette année-là n’était pas des hippies aux moeurs débridées, loin s’en faut! Certains jeunes étaient gaullistes, comme Papa. Pourtant, ils avaient tous le même âge. Par contre, en terme d’impact historique, ce sont bien les jeunes hippies progressistes, soutenus par certains aînés ouverts d’esprit, qui ont gagné la bataille culturelle.

La question générationnelle est pertinente en ce qu’elle est une question culturelle plus qu’une question d’âge. Alors, qu’est-ce que la culture de la Génération Y a de spécial et en quoi cela a de l’importance ? Selon l’article Wikipédia que j’ai pu trouver sur le sujet, ce qui caractérise la Génération Y, au moins dans les pays occidentaux, ce sont les choses suivantes:

  • “Ils n'ont pas eu à subir la menace d'apocalypse de la guerre froide.
  • Ils considèrent comme acquises (et parfois dépassées) les transformations morales des années 1960-1970.
  • Ils n'ont pas connu le monde sans le SIDA.
  • Ils étaient suffisamment jeunes lors de l'introduction massive de l'informatique grand-public et de l'électronique portable (téléphonie mobile, photo numérique, GPS) pour en avoir acquis une maîtrise intuitive qui dépasse généralement celle de leurs parents.
  • Ils sont nés avec les débuts de l'intérêt du grand-public pour l'écologisme (qui était précédemment l'affaire d'une minorité, et souvent assimilée à l'extrême-gauche).”

Cette liste n’est sans doute pas exhaustive, d’autant plus qu’elle ne s’applique pas à toutes les géographies, mais elle est quand même une base pour commencer la réflexion et poursuivre les recherches sur le sujet. Bien que l’article fasse une bonne description de la culture de la Génération Y, celle-ci n’est pas mise en relation avec les attitudes politiques de cette génération. Nous voilà arrivés là où je voulais en venir.

L’émergence de cette nouvelle culture va avoir un impact à long terme sur la politique. Mon intuition est que l’élection d’Obama est le premier signe visible de ce que sera l’héritage politique de la Génération Y. Je pense que le futur de la politique se trouve dans l’ouverture, l’éthique et l’humilité:

  • Ouverture car grâce aux technologies digitales le débat public devient de plus en plus perméable à l’interaction directe des citoyens, ce qui entraîne également la nécessité pour les institutions de devenir plus transparentes. Ouverture aussi car la tolérance est l’une des valeurs centrales de la Génération Y qui soutient le droit des minorités ainsi que les libertés sexuelles.
  • Ethique car depuis quelques décennies nous avons assisté au développement d’un certain sentiment de désenchantement par rapport à la politique, conséquence de la fréquence des scandales de corruption et de l’impression d’une certaine déconnexion entre les intentions nobles qu’affichent les politiciens et ce que leurs comportements montrent.
  • Humilité car dans le monde moderne tout un chacun peut devenir une idole en une minute, et retomber aussi rapidement dans l’anonymat, car le monde est devenu si complexe qu’aucune idéologie ne peut prétendre détenir toutes les clefs de la paix mondiale, car nous vivons dans un monde interdépendant où le destin des plus riches est lié à celui des plus pauvres.

Il y a, je crois, une demande de plus en plus importante pour une nouvelle manière de faire de la politique, basée sur les valeurs que je viens de décrire. Cependant, l’offre n’est pas encore satisfaisante… C’est tout pour aujourd’hui. Restez connectés: à venir, plus d’articles sur la Génération Y, la société ouverte et ce que cela implique pour la politique.

Mise à jour le 11 juillet:

Pour ceux qui lisent aussi en anglais:

La réaction de Boris Wandoren sur le sujet: http://www.clermont-citygroup.eu/2009/07/11/is-it-more-important-than-the-generational-issue/comment-page-1/#comment-454

et l'incroyable article de Kevin Kelly sur le socialisme digitale : http://www.wired.com/culture/culturereviews/magazine/17-06/nep_newsocialism?currentPage=all

mercredi 8 juillet 2009

Communiquer l’Europe : mission impossible ? Et si le problème était ailleurs…

Lundi, l’association Forum 311 organisait à Bruxelles un débat sur le thème « Communiquer l’Europe : Mission impossible ? ». Je n’ai pas pu y assister. Heureusement, d’autres confrères bloggeurs s’y trouvaient et j’ai donc pu lire deux comptes-rendus du débat aussi différents dans leur style que dans leur contenu. Tandis que le blog du professionnel de la communication, Michael Malherbe, donne une présentation détaillée des thèmes qui ont été abordés, un Européen jamais content a choisi de rapporter l’ambiance des échanges. Je vous invite à lire les deux articles.

Bien que les institutions européennes aient fait des efforts remarquables cette année pour « communiquer l’Europe » en préparation des élections européennes, le taux de participation a été, comme toujours, plus bas qu’aux élections précédentes. Voilà qui fait sans doute désespérer les communicants de l’Europe, d’où le titre du débat. Ils ont tant essayé pourtant. Ils se disent, à nouveau, qu’il faut se rendre à l’évidence : communiquer l’Europe est décidément mission impossible. Willy Helin, Chef de la Représentation de la Commission européenne en Belgique, parle même de « mission suicide ». Et si le problème se trouvait dans l’expression même qui est utilisée pour tenter de le résoudre ? « Communiquer l’Europe »... et pourquoi pas « communiquer avec les Européens » ou même « communiquer entre Européens » ?

Lors des débats autour du « non » français, du « nee » néerlandais et du « no » irlandais au feu traité constitutionnel puis au traité de Lisbonne, j’avais été frappée par la réaction des eurospécialistes de tous bords. Le diagnostic était unanime. Si les Européens avaient été mieux informés, ils auraient voté « oui », « ja » et « yes » en chœur. Peut-être. Sans doute même. Mais à l’instar de ce débat, le problème n’est pas là.

La nécessité n’est pas de « communiquer l’Europe », comprenez porter la bonne parole des élites éclairées vers le peuple aveuglé, mais de communiquer en Europe, entre Européens sur l’Europe. La première conception du problème « communiquer l’Europe » est didactique. Les institutions fournissent des informations sur ce qu’elles font, de manière unidirectionnelle. Elles émettent de l’information en direction de destinataires –les citoyens européens- qui n’ont rien demandé d’ailleurs. La deuxième conception est interactive. Il s’agit de faire débattre de l’Europe. À mon sens, le problème majeur de la « communication européenne » est qu’elle est institutionnelle, c’est-à-dire consensuelle, dépolitisée et, par conséquent, non polémique. Du coup, c’est ennuyeux. C’est là où le bât blesse.

Bien que j’aie regretté le résultat du référendum sur le traité constitutionnel européen en France, il s’est quand même passé quelque chose d’extrêmement positif pendant cette campagne. Pour une fois, on a parlé d’Europe ! Cette campagne a passionné les Français. Tout le monde en parlait. Pourquoi ? Parce qu’il y avait des camps opposés qui s’affrontaient sur des choix politiques compréhensibles, parce qu’il y a eu des débats enflammés justement, parce que pour la première fois, on avait politisé l’Europe. Je suis persuadée que la solution au problème de la distance entre les institutions européennes et les Européens se trouve dans la politisation de l’Europe. C’est le sens de mon engagement.

Alors oui, je sais bien, on me répondra : mission impossible justement ! Parce que les partis nationaux (certains) s’y refusent, parce que les cultures politiques des Etats membres sont trop différentes (le sont-elles tant que ça ?), parce que l’Europe est trop compliquée (pas plus que les systèmes politiques nationaux), parce que l’Europe n’intéresse pas (prophétie auto-réalisatrice ?), etc, etc, etc… Malgré tout cela, j’y crois. Désarticuler ces préjugés en construisant des ponts entre les politiques nationales et la politique européenne est précisément l’objectif de ce blog. Car si impossible n’est pas français, impossible n’est pas non plus européen. Je sais que des expressions similaires existent en anglais -"T
here is no such word as “can’t”- et en néerlandais -"Onmogelijk bestaat niet”-, et chez vous, comment dit-on qu'impossible n'est pas européen?

Crédits photos : European Parliament on Flickr

mardi 7 juillet 2009

Elections européennes : 5 réflexions pour susciter le débat

Le think-tank francophone Notre Europe a publié cinq réflexions pour susciter le débat qui valent le détour. Le texte affiche un scepticisme rafraîchissant par rapport aux analyses clef en main des élections européennes qu’on a entendues à travers divers canaux jusque-là. 5 thèmes donc :

  • Se résigner à l’abstention ?
  • Victoire de la droite ou statu quo ?
  • Environnement ou écologie ?
  • Euroscepticisme ou extrême droite ?
  • Exigence et réticence : radicalisation d’un clivage ?

À lire par tous ceux qui s’interrogent sur le sens à donner à ces élections !

mercredi 1 juillet 2009

Génération 2.0: plus qu’une révolution technologique, une révolution culturelle

Ça y est, j’ai sauté le pas : il y a une semaine de cela, j’ai rejoint la communauté Twitter. Jusque-là j’avais été sceptique par rapport à l’intérêt de cet outil mais les articles écrits par Jon Worth et Julien Frisch sur l’usage de Twitter en politique m’ont ouvert les yeux et convaincue de rejoindre l’aventure Twitter. Quelques jours plus tard, l’article de Bente Kalsnes sur les « political geeks » me confortait dans l’idée que Twitter est un phénomène qui vaut la peine qu’on s’y intéresse. Maintenant, je suis accro. L’autre jour, je jonglais comme à mon habitude entre diverses fenêtres ouvertes sur Gmail, Facebook, Twitter et mon lecteur de flux RSS, entre autres, quand soudainement j’ai eu un flash-back : il y a dix ans, rien de tout ça ne faisait partie de ma vie, ni de celle de personne d’autre en l’occurrence.

Lorsque j’étais adolescente, dans les années 90, c’est-à-dire il y a juste un peu plus de dix ans, nous n’avions ni téléphones portables, ni ordinateurs. En France, on utilisait encore le Minitel, c’est tout dire. Les téléphones portables n’ont commencé à se répandre que lorsque je suis arrivée à l’université. Nous professeurs osaient encore à peine nous demander de « taper » nos devoirs au lieu de les écrire de manière manuscrite. Rares étaient ceux d’entre nous qui possédaient un ordinateur personnel. Dix ans plus tard, en masse, les jeunes gens de ma génération écrivent des « e-mails », « surfent » sur le « web », envoient des « SMS » depuis leur « GSM », compte des centaines « d’amis » sur « Facebook », « postent » leurs idées sur des « blogs » et participent à des débats enflammés sur « Twitter » avec des inconnus. Tout cela est arrivé en dix ans, et cela a profondément changé notre relation au monde, et en particulier à la sphère politique.

Nous sommes témoins du commencement d’une nouvelle ère. L’Histoire de l’espace public se rappellera probablement de la révolution digitale comme un évènement aussi important que l’invention de l’imprimerie par Gutenberg au XVème siècle. Tout le monde a accès à tout type d’information à travers une simple connexion Internet. L’information est devenue un bien commun. Ce n’est plus une source de pouvoir réservée à certains privilégiés. Ceci est en train de changer profondément l’équilibre politique. Qui que ce soit peut désormais influencer le débat public relativement facilement, pour peu qu’il ait de l’esprit, une bonne plume et qu’il comprenne comment utiliser de manière stratégique les outils Internet que sont les blogs, Facebook et Twitter.

L’information ne suit plus une pente horizontale, du journaliste au public. L’information provient désormais de toute part et elle est produite par tous. Par conséquent, la sphère publique devient de plus en plus horizontale. Ce rééquilibrage est en train d’avoir un impact énorme sur nos démocraties. Pendant des dizaines d’années –siècles ?- les débats politiques ont été menés par les journalistes, les intellectuels et les partis politiques. A présent, n’importe qui peut exprimer son opinion sur Internet et attirer beaucoup d’attention. L’information n’est plus un monopole. Nous sommes juste au début d’une nouvelle ère. Les informaticiens l’appellent la société digitale. La Commission européenne l’appelle la société de l’information. Je l’appellerais plutôt la société ouverte.

Cette évolution de la société représente un grand défi pour les partis politiques traditionnels. Ces organisations ont des structures lourdes. A mesure qu’elles ont grandi, les décisions internes se sont prises de plus en plus du haut vers le bas. Ceci ne fonctionne guère plus car grâce à la révolution digitale, l’information n’est plus le monopole de quelques uns. Cependant, les partis politiques traditionnels sont si figés dans le temps en ce qui concerne leur manière d’opérer, qu’ils ont des difficultés à intégrer la révolution Internet. Bien sûr, ils essaient de se mettre aux dernières technologies, ils se font concevoir des sites web « tendance » avec toutes les applications sympa qui vont avec. Mais ils n’ont pas réussi à comprendre le réel intérêt de ces nouvelles fonctionnalités, et les enjeux qu’elles soulèvent. Ils n’ont pas compris. Ils n’ont pas compris que ce qui est le plus important, ce n’est pas d’intégrer ces nouvelles technologies, mais de comprendre combien ces technologies ont façonné une nouvelle culture, une culture ouverte, basée sur la libre disposition de l’information et sur la possibilité de participer à sa production.

Cet article n’est que le début d’une série. Il me semble que le thème de la société ouverte est essentiel pour comprendre les transformations en cours du paysage politique tel que nous l’avons connu jusque-là. Le succès des Verts en France et du Parti des pirates en Suède, ainsi que les débats autour du libre partage des données numériques, sont autant d’indicateurs de cette évolution vers un nouveau type de société qui entraîne la nécessité d’inventer une nouvelle manière de faire de la politique.

Photo 1: le Minitel, technologie française de pointe. Crédits: Wikipedia Common

Photo 2: join the social media wagon. Crédits: Matt Hamm sur Flickr

L'affaire Balkany et ce qu'elle révèle sur la société française

Ok, il s'agit d'un thème a priori franco-français qui n'a que peu à voir avec l'objectif de ce blog mais je suis tombée l'autre jour sur le commentaire d'un article sur un autre blog que le mien, qui m'a particulièrement touché par la beauté de son écriture et la justesse de son analyse. Il s'agit d'un témoignage sur l'évolution de la ville de Levallois sous le règne Balkany. Patrick Balkany est un homme politique français, fondateur du feu RPR/aujourd'hui UMP, qui est surtout connu pour avoir été condamné pour usage de fonds publics à des fins personnelles. Le reste se trouve dans le commentaire ci-dessous:

"Balkany est un escroc notoire qui profite de l’argent public pour magouiller et mener un train de vie que Marie-Antoinette envierait. Le paysage de Levallois a radicalement changé en l’espace de 30 ans… Les immeubles ont sauté par centaines au début du règne Balkany, laissant place à des bureaux, des immeubles et des complexes municipaux tout beaux en apparence (mais qui se dégradent à vitesse grand V). Je me souviens avoir assisté à l’inauguration du lycée Léonard de Vinci où l’invité d’honneur était Charles Pasqua. Je me souviens de l’installation des caméras. Je me souviens de soirées organisées par la mairie où les invités valsaient en grande pompe entre champagne et foie gras (bien sûr Sarkozy et autres Schuller étaient toujours de la partie). Je me souviens du magazine mensuel Levallois Information en papier glacé. Je me souviens des colonies de vacances à prix extrêmement réduit pour les enfants des parents amis de Balkany. Je me souviens de la condamnation de Balkany…

Puis plus rien.
Plus de travaux, plus de Levallois Information en papier glacé, plus de soirées fastueuses, plus de colos à l’autre bout du monde pour le prix d’un week end à Trifouillis-les-chaussettes.
Olivier de Chazeaux avait repris les
rennes de la mairie et tentait tant bien que mal de redresser cette ville endettée. Ah ça, ça n’a pas plu aux habitants. Les retraités n’avaient plus leurs paniers gourmands de fin d’année (comprenant cabas à provision, parapluie et autres objets publicitaires de la ville de Levallois)! C’était comme si tout à coup il ne se passait plus rien! Ben oui évidemment, l’argent y’en a pas! Et c’est le vôtre en plus qui a été dilapidé de manière ostentatoire…

Puis Balkany est revenu! Hourrah, des promesses de chantier et d’amélioration de la ville (à quel prix, on s’en fout, c’est les apparences qui comptent, vive Balkany! vive Sarkozy! vive Schuller! Neuilly a toujours fait rêver Levallois et Clichy, et pour cause!). Les petits vieux se promènent avec leurs cabas et leurs parapluies Levallois tout neufs, ils sont contents!

Donc Balkany était de retour. Je ne pense pas qu’il ait eu besoin de recourir à des élections frauduleuses… Les gens sont tellement naïfs qu’ils ont certainement cru au retour bénéfique de leur cher Maire-escroc.
Depuis sa réélection, c’est vraiment bizarre, Levallois est de nouveau en chantier! Les immeubles charmants et historiques, les petits troquets, enfin tout ce qui prend de la place et qui a l’air trop vieux, allez hop! on rase. Cette fois on va construire un grand centre commercial (et faire fuir par la même occasion les populations indésirables) et tout plein d’immeubles d’habitation (pas de hlm, bien sûr, y’en a déjà bien assez). Par contre on va éviter de donner le monopole à Kaufman et Broad (déjà fait il y a plus de dix ans, c’était un peu abusé).

Les gens adorent se pavaner et exhiber leurs signes extérieurs de richesse, quitte à s’endetter et à obtenir frauduleusement une reconnaissance sociale ou politique. Après on s’étonne que des gens comme Balkany ou Sarkozy soient élus??" Bienne

Photo: le château des Balkany à Levallois (plus connu sous le nom de l'hôtel de ville). Crédits: WIkipedia Commons