mardi 26 mai 2009

Au royaume des aveugles…

Hier soir, Mots croisés sur France 2, débat sur les européennes. Comme d’usage, l’émission est divisée en deux parties, chacune consacrée à un sujet. Bien sûr, le débat sur les européennes est en deuxième position et commence à 23h, heure à laquelle les Français vont en général se coucher. Déjà, il faut être motivé. C’est avec plaisir que je vois que Jean Quatremer, le correspondant de Libération à Bruxelles, est invité. Il ne manque pas de faire remarquer au présentateur Yves Calvi qu’il y a un réel déficit sur l’information européenne dans les médias français, et que le fait que ce débat ait lieu à 23h en est d’ailleurs une bonne illustration. Que n’avait-il pas osé dire là? Ne le laissant pas finir son argumentaire, Yves Calvi – rouge de colère – lui a coupé la parole pour lui dire qu’il avait bien du toupet de faire cette remarque dans son émission à lui alors même qu’il consacrait bien généreusement 45 minutes de débat aux européennes. Sic. Un premier débat sur les européennes à moins de deux semaines du scrutin à 23h un jour de semaine. Quand on pense que la campagne pour l’élection présidentielle commence un an à l’avance. Il y a vraiment du boulot. Yves Calvi a en plus ajouté que France 2 avait une rédaction fort penchée sur la chose européenne, qui diffusait fréquemment des reportages sur l’Europe, et était d’ailleurs la seule chaîne française à avoir un bureau permanent à Bruxelles. Peut-être, mais lorsque l’on voit que les sujets européens ne sont pas diffusés avant la 19ème minute du journal même en temps de campagne officielle, comme je l’ai remarqué dans un article récent, on ne peut pas s’empêcher de penser que malgré les justifications d’Yves Calvi, on a tout de même un gros problème là, non ? Jean Quatremer est resté calme et courtois. Il a réussi a ajouté que les sujets sur l’actualité européenne ne représentent qu’environ 2% des sujets traités dans les médias français. Alors la rédaction de France 2 est peut-être la plus européenne des rédactions mais, n’en déplaise à Yves Calvi, faut-il vraiment se vanter de quelque chose qui reste en définitive franchement insuffisant ? 

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