mardi 23 juin 2009

Les crises ont ceci de salutaire qu’elles poussent au changement

Le PS est en crise, en crise profonde. Plus personne ne le nie. Tout le monde le sait. Voilà, c’est dit, c’est un fait. Sur une note plus optimiste, on dit souvent qu’il faut toucher le fond de la piscine pour pouvoir donner un bon coup de pied et ainsi remonter à la surface. J’espère qu’on en est là.

Suite à la défaite des européennes, tous les leaders socialistes sont montés au créneau, chacun y allant de son explication de la défaite et de ses idées quant à la manière de s’en sortir. Bien sûr, ce sont toutes des analyses différentes, et on n’entend pas de voix commune. C’est bien tout le problème. Certains pensent que le parti devrait être plus à gauche, d’autres prônent le rapprochement au centre. Certains appellent au rassemblement de toute la gauche, d’autres souhaitent que le parti réaffirme son identité propre. Enfin, certains pensent même que le parti doit changer de nom, quand d’autres, plus extrêmes encore, pensent qu’il est mort et qu’il doit se dissoudre. Bref, on n’est pas sortis de l’auberge.

Parmi cette cacophonie d’idées, une est particulièrement populaire en ce moment, et crée de plus en plus d’intérêt parmi les militants. Il s’agit de l’idée d’organiser des primaires à l’américaine pour sélectionner le candidat de la gauche à l’élection présidentielle. L’idée a l’avantage d’être nouvelle, innovatrice et de surfer sur la vague Obama. Un rapport très intéressant à ce sujet a été produit par un groupe de réflexion sur la rénovation du PS. J’y reviendrai. L’idée est certes séduisante et mérite un grand intérêt mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Il ne faudrait pas que nous jetions toute notre énergie dans ce nouveau projet, sous peine de passer à nouveau à côté de l'essentiel. Oui, le PS est en crise et ce nouveau gadget électoral – aussi intéressant soit-il – ne saurait régler les problèmes de fond dont souffre notre mouvement. Ne nous précipitons pas. Nos défaites sont le résultat d’une déconnexion de notre parti et de son électorat. Notre parti n’a pas su renouveler son identité face aux évolutions de la société. C’est à cela qu’il faut travailler.

Pour les militants, la situation actuelle est très difficile à vivre. Le moral en a pris un coup, c’est évident. Nous sommes sonnés. Mais quelque chose me dit que nous ne sommes pas loin de ce moment où lorsque l’on touche le fond, on donne un bon coup de talon et on remonte lentement mais sûrement à la surface. Ce qui me donne cette intuition, c’est justement que plus personne ne conteste le fait que notre parti est en crise et que nous ne pouvons plus tergiverser. Il faut se renouveler ou disparaître. L’avantage de ce genre de moment, c’est que tout est permis. Les langues se délient, les volontés se multiplient, les débats aussi. On remet tout sur la table, on oublie les préjugés, on délaisse les vieilles recettes, et on s’ouvre à toute idée nouvelle. Alors, à ce moment-là oui, tout est possible. Les temps qui viennent s’annoncent passionnants.

crédits photo : jayhem @ flickr

1 commentaire:

Gilles a dit…

Je profite de terminer ma note sur une directive pour lire ton billet et réagir :

Ton analyse me fait plaisir tant qu'elle donne une place à l'optimisme même mesuré.

Pour ma part, je crois en la capacité de rebondissement du PS - sinon cela aurait bien longtemps que je me serai mis en congé ! - car c'est souvent lorsqu'il était au bord du précipe qu'il s'est mis au travail et a émergé. L'Histoire l'a prouvé et je reste encore confiant.

A nous de nous y mettre et de frapper du poing sur la table afin de célébrer à nouveau, le temps des cerises si cher à Jean-Baptiste Clément